Un Festival francophone auto-organisé et distribué
Chaque ville, chaque territoire, chaque collectif local, désireux d’être partie prenante de ce nouveau « temps des communs » peut, comme en 2013, inscrire librement des événements dans le programme de la quinzaine. Toutes ces actions sont auto-gérées et organisées de manière décentralisées. Des collectifs locaux organisent un temps fort partagé le samedi 10 octobre, afin de pouvoir rendre le festival plus visible au plan national et francophone.
Le temps des communs, c’est aussi la volonté d’inscrire la floraison d’initiatives citoyennes dans un rendez-vous bisannuel pour ancrer l’idée des communs dans notre quotidien. Le travail de préparation, de communication et de coordination de l’événement est assuré par un collectif ouvert, composé de militants issu du réseau francophone autour des communs, avec l’appui logistique de l’association VECAM.
http://tempsdescommuns.org/le-festival/
Les communs ?
Ce sont de grands inconnus, et pourtant nous vivons tous grâce à eux. Ils sont au fondement même de notre vie collective. Ce sont les biens communs. L’air, l’eau, les savoirs, les logiciels et les espaces sociaux, et bien d’autres choses qui rendent possible la vie quotidienne et le bon fonctionnement de l’économie. De nombreux biens communs sont cependant menacés – ils sont ôtés à la collectivité, commercialisés, détruits de manière irréversible.
Au lieu de cela, ils devraient être cultivés et développés. Nous avons besoin d’une nouvelle conscience de l’importance de ces « choses qui nous sont communes ». Sans eux, il n’y a en effet pas de bien-être et pas de prospérité possibles. Les biens communs ont besoin d’hommes et de femmes qui soient prêts à les défendre et qui s’en sentent responsables. De nombreux problèmes de notre époque pourraient être résolus si nous dirigions l’énergie et la créativité dont nous disposons vers ce qui fonde notre richesse, ce qui fonctionne, et ce qui aide les hommes et les femmes à développer leur potentiel.
Le festival Temps des communs vise à célébrer et à mettre au centre de l’attention publique, ces choses, ainsi que les principes d’une « production par les pairs basée sur les biens communs ».
D’après Biens communs, La prospérité par le partage, Helfrich,Silke, Sachs Wolfgang, Kuhlen Christian. Licence BY.Sa.
L’importance des communs dans un monde en transition
De nombreux éléments de la vie courante, matériels et immatériels peuvent faire l’objet de logiques de partage et définissent un espace qui échappe aux logiques de la propriété exclusive. Ces ressources partagées sont organisées et régulées par les communautés, petites ou grandes, locales ou largement distribuée. Ces acteurs créent, maintiennent et/ou développent les communs dans lesquels ils s’investissent tels que les logiciels libres, les cartes partagées, les jardins urbains coopératifs… Pour pallier à l’absence d’une gouvernance mondiale protectrice, les communs universels (eau, air, océans, spectre électromagnétique…) sont l’objet d’une défense par les citoyens contre les formes nouvelles d’enclosures.
Le mode de gouvernance des communs a été très présent dans les pays occidentaux entre le 12ème et 18ème siècle pour la gestion des ressources naturelles et on en voit encore les réminiscences dans différents pays (ex : affouages en France). Il est encore très présent dans la gestion de terres agricoles et de systèmes d’irrigation de nombreux pays du Sud. Il fait un retour dans la pensée et dans l’action, à la faveur de deux grands facteurs : la complexité accrue des situations auxquelles nos sociétés sont confrontées et les crises systémiques à répétition qui en résultent d’une part, et l’irruption d’alternatives portées par de nouvelles communautés comme celle du numérique d’autre part. Les transitions auxquelles nous aspirons, nous invitent en effet à inventer d’autres approches que le système bipolaire État/marché. De nouvelles alliances sont à construire dans lesquelles les communs permettent de renouveler l’imaginaire politique pour adapter l’action publique aux enjeux du 21iême siècle.
Les communs privilégient la valeur d’usage des ressources (l’intérêt pour les individus et les collectivités) plutôt que leur valeur d’échange (leur monétisation). Cette approche permet de penser le développement territorial, l’organisation urbaine, la relation entre producteurs et consommateurs…, contribuant ainsi à renouveler la façon dont le développement durable est aujourd’hui envisagé.
L’irruption massive du numérique dans la plupart des champs de l’activité humaine crée des situations inédites. Les réseaux facilitent l’émergence de larges communautés distribuées, susceptibles de se mobiliser pour créer et partager les savoirs (code logiciel, œuvres de l’esprit, cartes coopératives, encyclopédies ouvertes, sciences participatives…). Ces communs de la connaissance sont autant de gisements d’initiatives, de créativité et de mobilisation des individus dans un but collectif.
Communs naturels et communs de la connaissance tissent ensemble des perspectives inédites pour un renouvellement de nos modes de gouvernance et de développement.
De nombreux livres sont maintenant publiés sur les communs en français. Nous en proposons des présentations sur ce site :
- Culture et Vous : Doc@Brest est passé à la radio !
- Le retour des communs – La crise de l’idéologie propriétaire
- Sauver le monde – Vers une société post-capitaliste avec le peer-to-peer
- The wealth of the commons
- Une introduction aux communs de la connaissance, recueil d’articles par Hervé Le Crosnier
- Communs de papier : Trois livres majeurs sur les communs
- Repenser les biens communs, ouvrage coordonné par Béatrice Parange et Jacques Saint-Victor
- David Bollier – La renaissance des communs
- Commun : essai sur la révolution au XXIe siècle, par Pierre Dardot et Christian Laval
- Libres savoirs : les biens communs de la connaissance
Pour aller plus loin, découvrez deux bibliographies sur les biens communs, l’une réalisée par Silvère Mercier, bibliothécaire à la BPI et l’autre par Frédéric Sultan, ainsi qu’une liste de références publiée en 2014, rassemblée par Michel Briand.
Pour vous faire une filmographie, visitez Remix The Commons site de ressources multimedia libres sur les communs
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