La sortie du livre « l’expérience de l’expérimentation » (Les presses du réel – domaine Arts de la scène & arts sonores [tous les titres] – collection Ohcetecho (arts sonores)   nous donne l’occasion de visiter les normes qui structurent définissent le spectre des musiques dites expérimentales.
 Un ouvrage basé sur l’analyse de musicien et compositeur qui nous interroge également sur les questions de l’écoute.
 Une thématique à laquelle le Lieu muliple est particulièrement attaché et qui permet d’explorer également les relations qui s’établissent entre ces musiques, les individus, et les territoires  dans de foisonnantes et complexes  interactions.
Le XXe siècle a été le théâtre d’une recherche intense et plurielle dans le champ musical, remettant sur le chantier l’ensemble des normes qui structuraient et définissaient la nature même de la musique : du futurisme à la noise, en passant par l’improvisation, la poésie sonore, l’électroacoustique, la live electronic music, ou encore l’installation sonore, furent ainsi reconsidérés les rapports entre musique et bruit, musiciens et non-musiciens, à l’espace et au langage, les notions de forme et de temps musical, les modalités de la création sonore, tout comme sa relation avec le quotidien et les autres arts. Si l’expression « musiques expérimentales » a pu désigner durant la seconde moitié du XXe siècle – et plus particulièrement dans les pays anglo-saxons – les recherches effectuées principalement dans une filiation diffuse avec l’esthétique cagienne, elle semble aujourd’hui beaucoup plus large, embrassant toute pratique se développant sur le terreau fertile des expériences musicales du siècle dernier, mais aussi sous l’influence des musiques populaires.
Les contributions réunies ici – écrits d’artistes, recherches universitaires ou essais critiques – ont valeur d’introspection de cette diversité, tout du moins d’une partie. Elles abordent tour à tour les notions d’expérience et d’indétermination, les rapports au bruit et au territoire, l’esthétique minimaliste et l’improvisation, le field recording, l’électroacoustique et l’électronique, l’approche conceptuelle, l’influence du metal, ou encore la place du son dans le champ de l’art contemporain, dessinant dans leur articulation les contours de ce que peut être l’expérience de l’expérimentation.
Publié suite au cycle de conférences éponyme organisé par les Instants Chavirés durant toute l’année 2011.

Matthieu Saladin, artiste et musicien, vit et travaille à Paris. Sa pratique s’inscrit dans une approche conceptuelle de l’art, réfléchissant, à travers un usage récurrent du son, sur la production des espaces, l’histoire des formes et des processus de création, ainsi que sur les rapports entre art et société du point de vue économique et politique.
Il est maître de conférences en arts sonores à l’université Paris 8, membre de l’équipe TEAMeD au sein du laboratoire Arts des images et art contemporain (AI-AC) et chercheur associé à l’institut ACTE (université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne, CNRS UMR 8218). Sa recherche théorique porte principalement sur l’art sonore et les musiques expérimentales. Il codirige la collection Ohcetecho aux Presses du réel, participe aux comités de rédaction des revues Volume! et Revue et Corrigée, et est directeur de rédaction de la revue de recherche Tacet.

 

Posted by ptreguer