Télélecture du 7 fevrier 2013 Entre, Espace Mendès France à Poitiers, centre de culture scientifique et le diapason, salle de diffusion artistique de Rennes1

Ce document concerne l’expérimentation qui a eu lieu à Poitiers et à Rennes le 7 février 2013 sur une expérimentation de télé lecture, c’est-à-dire une lecture de textes entre deux lieux distants (espace Mendès France à Poitiers, centre de culture scientifique et le diapason, salle de diffusion artistique de Rennes1).

Cette expérimentation s’inscrit dans un projet plus général mené par le lieu multiple, pôle de création numérique de l’espace Mendès-France et qui se nomme télé présence artistique.

Des projets ont déjà été menés dans ce sens depuis 2011.

1-Historique des expérimentations :

Just in Case le 9 décembre 2011Le Lieu multiple a collaboré avec Laboral à Gijon, la SAT à Montréal et le Hangar à Barcelone pour cette expérimentation Just in Case qui se définit comme une création collaborative en temps réel. Le travail de préparation et de calage a permis d’optimiser les performances de l’application Scenic (Alexandre Quessy) de la SAT afin d’autoriser le jeu à distance entre les 2 musiciennes du groupe Las Casicasiotone à Gijon et Claire Bergerault (chant) et Patrick Tréguer (violoncelle ) à Poitiers.

http://lieumultiple.org/6022/1ere-performance-en-telepresence-avec-barcelone-gijon-et-montreal-ven-9-dec-a-19h/

La mise en place d’un atelier théâtre et téléprésence les 16 et 17 février 2012 en coproduction avec le conservatoire à rayonnement régional de Poitiers (Théâtre). Cet atelier de 2 jours a permis d’aborder la problématique spécifique de la mise en scène théâtrale avec un dispositif de téléprésence (logiciel Scenic créé à la SAT de Montréal).

À cette occasion le Lieu multiple a proposé une rencontre avec Julien Brun, metteur en scène de théâtre qui s’est illustré à Montréal par son adaptation de Dieu est un DJ de Falk Richter. Une dizaine de jeunes participants et participantes, pour la plupart issus du conservatoire à rayonnement régional de Poitiers, se sont investis dans cet atelier qui a permis de défricher le rapport écriture/mise en scène, dans ce contexte particulier de la télé présence.

http://lieumultiple.org/6062/theatre-et-telepresence-atelier-avec-la-cie-insane-16-et-17-fev/

Projet Lucifuge avec Robin Meier et Yan Breuleux sur 2011 et 2012, avec une représentation finale les 29 et 30 septembre 2012 au planétarium de Poitiers.

Présentée dans le cadre des journées de la culture de Montréal, à la SAT (partenaire du projet global) et simultanément à Poitiers au planétarium, la performance Lucifuge a été suivie d’une invitation de prise en main des objets interactifs présents par le public montréalais et poitevin. Chacun a pu ainsi expérimenter l’interaction en temps réel avec l’autre pays, pont virtuel et temporaire entre deux continents.

http://lieumultiple.org/?m=20120929&cat=3

Ce projet a été financé par la région Poitou-charentes et le FFQCD (2010/2012)

-Un film réalisé par Marika BOUTOU (du lieu multiple Poitiers) présentant le projet télé présence/télé action et qui donne quelques points de vue sur ce projet et ses enjeux par les acteurs impliqués dans celui-ci.

Société des Arts Technologique

Espace Mendès France de Poitier

Lieu multiple

téléprésence artistique

Robin Meier

Yan Breuleux

Monique Savoie

Patrick Tréguer

Luc Courchesne

Olivier Naudin

Thierry Pasquier

Marika Boutou

http://vimeo.com/49308213

2-Projet de recherche

Le projet télé présence artistique est un axe de recherche du lieu multiple.

Il s’inscrit dans un projet de recherche concernant les contenus et les usages artistiques dans le cadre de l’arrivée du très haut débit à Poitiers et pour le Grand Poitiers. En effet, la communauté d’agglomération de Poitiers a signé en février 2012 un contrat de délégation de service public avec la société COVAGE afin de procéder à l’installation de la fibre optique sur le territoire du Grand Poitiers.

Ce chantier vise en priorité le secteur économique, mais l’éducation et le culturel ne sont pas totalement exclus de ce développement.

L’espace Mendès France en tant que centre de culture scientifique, ainsi que l’école européenne supérieure de l’image, ont déjà organisé des réunions avec le chargé de mission du Grand Poitiers et responsable du suivi de ce chantier fibre optique. Ces réunions ont permis d’affirmer la présence de projets artistiques en cours ou à venir dans le domaine des usages du très haut débit. Ce chantier doit être achevé pour le premier semestre 2014, et l’espace Mendès France a reçu les garanties d’être relié à la fibre optique pour le second semestre 2013.

2-1-Équipement actuel et équipe :

pour ces expérimentations de télé présence, le lieu multiple utilise actuellement une ligne en huit méga/seconde symétrique (contrat avec la société Nérim), qui n’est pas dédiée de manière exclusive. L’arrivée de la fibre optique, doit permettre d’augmenter sensiblement ce débit et éventuellement d’envisager une ligne dédiée pour les projets télé présence, et Web conférences sur lequel travaille actuellement l’espace Mendès France de Poitiers

Le lieu multiple dispose également d’une salle de 300 m² qui permet de mettre en place un dispositif scénographique minimum (éclairage de plateau, dispositif

de diffusion sonore et accueil public, 80 personnes maximum). D’un point de vue informatique le pôle de création numérique dispose d’outils performants et utilise actuellement la plate-forme Scenic (de la SAT) qui est opérationnelle.

L’équipe dédiée au projet est la suivante :

Patrick Tréguer: responsable du lieu multiple. Spécialisée dans le traitement du visuel, création sonore et musique. Programmation en programmation graphique sur max/msp/jitter et pure data Montage des dossiers et des recherches de financement en relation avec Samuel Besson.

Olivier Naudin : régie générale au lieu multiple. Spécialisé dans l’organisation matérielle dans le montage des expérimentations au planétarium et dans la salle Galilée dédiée aux expérimentations télé présence. Gestion de la station scénique

Marika Boutou : réalisation vidéo au lieu multiple et logistique général.

Thierry Pasquier : responsable de la communication à l’espace Mendès France. Spécialisé dans l’open source et mise en forme des applications.

Michel Canuel : (à partir du mois de mars 2013) assistant régie

Samuel Besson : responsable financier de l’espace Mendès-France.

3-Retour théorique sur les questions posées par la télé présence artistique

3-1-Retour historique : le travail collaboratif entre chercheurs, techniciens et artistes n’est pas un phénomène complètement nouveau. De manière très synthétique, nous pourrions citer « 9 eveninigs of theater and engineering » qui fut proposé à New York en 1966. Sous l’égide de Robert Rauschenberg et Billy Klüwer, 10 artistes New-yorkais qui travaillèrent avec une trentaine d’ingénieurs et chercheurs de Bell Telephon Laboratories (BEL) pour créer des performances qui alliaient les arts et les nouvelles technologies.

Plus proche de nous, nous pouvons citer une véritable œuvre de télé présence qui eut lieu entre deux métropoles américaines en 1980. Il s’agit de « Hole in Space » des deux artistes Kit Galloway et Sherrie Rabinowitz

« Un soir de novembre 1980, à Los Angeles, les piétons qui passaient devant les vitrines du centre commercial de Broadway remarquèrent une chose étrange – ils ne voyaient plus leur reflet. D’autres personnes marchaient mais ce n’était pas eux. Ils finirent par discuter avec ces reflets étrangers et se rendirent compte qu’ils se trouvaient dans deux lieux différents, sur la côte ouest et la côte est du pays, au Lincoln Center à New York City et au centre commercial de Century City à Los Angeles. L’évènement ne fut pas annoncé – aucun panneau publicitaire, aucun nom de sponsor, aucun crédit – et aucune explication ne fut donnée. Hole In Space raccourcissait soudain la distance entre les deux mégalopoles et créait une extravagante intersection piétonnière. L’expérience dura trois jours : après une première soirée de découverte, le bouche-à-oreille fonctionna et les deux espaces devinrent des lieux de rendez-vous incontournables où se pressèrent en masse des familles dont certains membres ne s’étaient pas vus depuis plus de vingt ans. »

3-2-Quelle définition pour ses projets de connexion de lieux à distance ?

Il convient de tenter de poser une définition, même si celle-ci reste imparfaite, qui permettent de déterminer le territoire et le champ d’action dans lequel s’opère la télé présence artistique

Si l’on reprend les principes proposés par l’étude d’atomes excités (Exited Atoms de Judith Staines et Guylaine Boddington/avril 2010), nous pouvons considérer trois axes distincts :

-Les diverses pratiques de performances en réseau interactives dans lesquelles les artistes et le public peuvent se trouver dans différents lieux physiques et virtuels

De nouvelles possibilités de mise en réseau dans les arts de la scène (utilisation d’outils virtuels pour favoriser la mobilité internationale en matière de formation, de réunions et de conférences)

L’usage de canaux virtuels dans le processus créatif, permettant la co-réalisation et la coproduction d’œuvres théâtrales par des artistes et des producteurs dans des lieux géographiques différents.

3-3-le principe soulève de multiples questions :

-Comment les artistes collaborent et se font-ils confiance dans cet environnement virtuel ?

-Où se trouve le public ?

-Comment savoir que le public est présent ?

-Où se situe l’émotion ?

-Pour quel type d’écriture s’adresse ce type de diffusion ?

-Avec quels lieux ? Et avec quelles équipes ? Compétences ?

-S’il s’agit de spectacle vivant : où est le corps ?

-Est-ce une décision créative de travailler ainsi ?

-Existe-t-il de nouveaux publics pour ce type de spectacle vivant ?

-Dans quel registre économique se situe ce type de création ?

L’ensemble de ces questions, loin d’être résolu, amène des lieux comme le nôtre, en relation avec d’autres espaces de recherche au niveau national et international (Rennes, Montpellier, Montréal, Madrid,, Gijon…) à poser des étapes qui permettent de rendre possible, de manière progressive, l’élaboration de contenus artistiques, ainsi qu’une stratégie permettant de mieux comprendre les usages possibles induits.

4-Présentation du projet du 7 février 2013, au lieu multiple à Poitiers et au diapason, à Rennes.

Préliminaires : la mise en place de cette journée de travail a nécessité un travail préliminaire de préparation et de mise en relation des acteurs, six au total (trois sur Poitiers et trois sur Rennes). Le choix de l’auteur s’est porté très rapidement sur Falk Richter, car nous avions la chance de pouvoir travailler avec Anne Monfort, qui est la traductrice française de cet auteur.Anne étaient présente toute la journée du 7 février. Le choix du texte s’est porté sur « novembre 2004 ». Le travail initial de découpage qui comporte trois parties, à déterminer le choix de trois duos d’acteurs lecteur. Le travail de répétition des duos s’est effectué par Skype.

texte de Falk Richter (traduction Anne Monfort):

NOVEMBRE 2004 en 3 parties

Sur l’organisation générale, Patrick Tréguer et Jean-Pierre Berthomier, ont travaillé en relation étroite avec Marie Aude Lefeuvre (Responsable du Service culturel de l’université de Rennes1 et directrice du diapason, ainsi qu’avec Simon Gauchet assistant de Daria Lippi au TNB de Rennes.

Olivier Naudin sur la partie technique, était en relation directe avec Guillaume Leveaux et Thomas Roudaut. Ce travail de calage a été assez important, puisque l’équipe de Rennes a du installer et configurer complètement une station Scenic.

Suite à plusieurs séances de tests technique, les deux équipes ont réussi progressivement à optimiser l’échange d’images vidéo et de son afin d’arriver à une qualité acceptable pour une diffusion vidéo sur grand écran et un son avec un temps de latence acceptable pour autoriser le jeu entre les acteurs situés à Poitiers et à Rennes.

À noter, un gros crash technique le 6 février, sur la station de Poitiers (et dû un changement de câble de périphériques : vidéoprojecteur) qui a failli compromettre sérieusement l’expérimentation. Cela permet de noter la fragilité technique de ce type de dispositif et le besoin d’avoir des équipes compétentes qui permettent de résoudre ce type de problème.

Ce document se veut informatif et doit permettre à d’autres équipes de se documenter et de mettre en place des opérations point à point, ou de manière plus audacieuse, d’envisager du multi cast (plus de deux lieux).

Un document plus technique, concernant la configuration de la station scénique, sera mise à disposition.

Il est utile de préciser que le lieu multiple n’est pas la « hot-line » de Scenic, mais contribue à la contamination de ce projet de télé présence artistique.

Notre objet est avant tout de travailler sur ces questions d’usage et de contenus artistiques.

Le texte novembre 2004 peut être mis à disposition pour prendre connaissance de celui-ci.

Des photos et vidéo de cette journée sont disponibles sur le site de l’EMF et du Lieu multiple, ainsi qu’au Diapason (demande auprès de Marie-Aude Lefeuvre : marie-aude.lefeuvre@univ-rennes1.fr

Quelques une de ces photos sont intégrées à la suite de cette page de documentation:

 

Documents complémentaires :

Notes prise lors de la journée du 7/02/2013

Texte de Richter

Novembre 2004.

 

Difficulté en relation avec la position  de la caméra (que reproduit la caméra à Poitiers et que donne -t-elle à Rennes?)

Caméra 1 sur Poitiers

Caméra 2 sur Rennes

Scenic : gestion vidéo

Sur monitor caméra1 et sur écran 3X4 caméra2

Pour le son (une console en réserve+en input : micro filaire, micro HF, un ordi avec live pour sons didscalies (pas utilisé à cette séance)

 

Skype 1 vue d’ensemble de Rennes et envoi vu d’ensemble de Poiters

Skype 2 pour dialogue entre opérateur Scenic (vidéo/son) entre Poitiers et Rennes

 

Plateau 1 : Eclairage sur Poitiers avec 8 Par en carré+2 découpes (latéraux)

Un grand écran 3X4m

Micro filaire pour ordre et échange mise en scène

Caméra SONY Z1=Caméra 1 sur Poitiers (connectée en Y/C sur la carte Osprey de la station Scenic)

Micro HF cravate (micro « serre tête» cardoïde conseillé par rapport au problème de larsen audio entre les deux plateaux)pour les acteurs.

Un portable équipé avec Live de Ableton (+carte MOTU) pour les didascalie : n’a pas été utlisé lors de cette séance.

 

Sur Scenic variation des débit en 500k à 2,5méga toute l’après midi.

Cela se traduit par des effets « glitch » sur l’image vidéo (pixel+effet delay déstructurés)

Son plutôt correct toute l’après midi…

 

Un des exercices de la journée à consisté à cadrer cam1 et cam2 et de chercher la cohérence sur le skype 1 dans la vue d’ensemble (Poitiers+Rennes)

Un des problème consiste à savoir où se situent les caméras dans les deux espaces (celles de prise de vue directe (cam1 et cam2), mais aussi celle du skype 1)

Marika précise lors du workshop que la camera skype 1 doit être dans la salle et orientée vers le plateau (comme à Poitiers).

A ce niveau, on découvre qu’ un schéma d’implantation des caméras dans les deux salles est indispensable afin d’être cohérent entre les deux espaces (et sur la vision des plans d’ensemble respectifs).

De cela découle le jeu des raccords regards acteurs actrices entre Poitiers et Rennes.

Vidéo et photo appuient le déroulé de la journée (sur les différents points de vues à Poitiers :

Prises de vue plateau Poitiers, vue sur skype1 (image de mauvaise qualité mais qui donne l’impression du placement général), vue de la régie, et interventions de’Anne et Jean Pierre sur la recherche.

 

 

Texte de proposition par Jean Pierre Berthomier (CRR Poitiers) et Simon Gauchet (TNB Rennes)

Novembre 2004 (froid, vide) de Falk Richter

traduction Anne Monfort

 

Je vous propose de travailler sur deux espaces, donc 2 caméras (comme précisé dans le dessin en P.J.)
– un espace abstrait
– un espace concret

L’espace abstrait (espace 1)= Caméra 1
Travailler sur une frontalité et la réverbération de l’image (la caméra filme l’acteur et également une partie de l’écran, qui crée une réverbération de l’image, une vibration organique – à tenter)

L’espace concret (espace 2) = Caméra 2
Créer un espace réaliste = un espace dessiné et construit par chacun des groupes d’acteurs de Poitiers et de Rennes (il peut être ailleurs que suggéré sur le dessin si la caméra 2 peut y accéder sans filmer l’écran ). Il s’agit de faire surgir de la fiction, du sens à partir du lieu que vous aurez scénographié. Explorer les situations (cauchemar (dialogue imaginaire), conversation par visio-conférence, les derniers mots dans un hôpital au seuil de la mort, etc.)

J’ai divisé le texte en 3 parties (pdf ci-joint).
Je propose que le texte soit jouer deux fois (Acte I, Acte II).
Chaque changement de partie correspond à un changement d’acteur et à un changement de caméra (au moins dans un des deux lieux).

Acte I
1ère partie = Poitiers et Rennes  dans l’espace 1  (couple 1)
2ème partie = Poitiers dans l’espace  2 (couple 2)
Rennes dans l’espace 1
3ème partie = Rennes dans l’espace 2 (couple 3)
Poitiers dans l’espace 1

Acte II
1ère partie =  Rennes et Poitiers dans l’espace 2 (couple 3 = il enchaîne avec la fin du texte = Poitiers va rejoindre l’espace 2)
2ème partie = Poitiers dans l’espace 2 (couple 1)
Rennes dans l’espace 1
3ème partie = Poitiers et Rennes dans l’espace 1 (couple 2)

(Il est possible d’intervertir les partitions pour l’acte II
– soit changement d’acteur (création des nouveaux couples)
– soit la partition attribuée dans l’acte I à « l’homme » devient la partition de « la femme » )
Dans l’Acte I Rennes gère et décide du traitement des didascalies et de la musique
Dans l’acte II Poitiers gère et décide du traitement des didascalies et de la musique
(chaine hi-fi ?/ bruitages ? / Musique en live ?/ Lecture)

Je vous laisse le soin de vous mettre en relation tout les six, et peut-être organiser une séance de travail via skype cette semaine ou la semaine prochaine.

J’attends vos suggestions,

Bien à vous,

Simon Gauchet
06 31 40 07 20

Jean-Pierre BERTHOMIER

06-75-12-31-71

berthomier.jp@wanadoo.fr

tda3@wanadoo.fr

Posted by ptreguer

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